
Réflexion sur la Justice
- Sans vertu, aucune action, si vouable et admirable puisse-t-elle paraître, ne peut être juste, car, la justice elle-même est du ressort de la vertu -

Pour les adeptes de la raison pure, au-delà de cette limite, vos pensées ne sont plus valables...
- Sans vertu, aucune action, si vouable et admirable puisse-t-elle paraître, ne peut être juste, car, la justice elle-même est du ressort de la vertu -
Les vertus, piliers de la morale, représentent des facultés essentielles pour bien vivre et évoluer. La notion de polarité nous enseigne qu'à chaque extrémité de toute chose se trouve son contraire. Ainsi, les vertus s'opposent aux vices, souvent désignés sous le terme de péchés. Selon Hermès Trismégiste, également appelé le trois fois grand, les douze péchés ont été adaptés et réduits à sept par divers courants religieux, qui les désignent comme les sept péchés capitaux.
Les 12 péchés hermétiques, au nombre desquels nous retrouvons les 7 péchés capitaux que je signale par (*) :
— L’IGNORANCE ou la PARESSE, est tout ce qui se manifeste par l’inaction de l’âme-esprit pour s’ouvrir sur la connaissance. On la retrouvera dans cette expression hélas très répandue : « pourquoi se prendre la tête ». L’ignorance et la paresse sont les expressions de la faiblesse de l’âme-esprit, et souvent d’une forme de lâcheté ; elles se traduisent dans la pensée par un refus d’aller au fond des choses, de comprendre hors des préjugés et des certitudes toutes faites. Elles se contentent des apparences, des illusions, des chimères, des mensonges qui sont utiles à son inaction. Dans le domaine de la parole, elles cultivent la normalité jusqu’au lieu commun, tout est acceptable plutôt que l’effort. Le passage à l’action sera minimaliste, sans esprit de perfection, consensuel jusqu’à la complaisance et la complicité passive, et se traduira par un suivisme aveugle. C’est une des conditions majeures de la perte du libre arbitre, du discernement et de la volonté.
— La TRISTESSE est l’expression d’une perception négative ; c’est l’ouverture de l’âme-esprit sur un monde ténébreux, démoralisant et inhibant. La tristesse mène à la sinistrose et de la sinistrose à la névrose.
La tristesse est pessimiste et le pessimisme est la forme la plus prononcée de l’ignorance de l’amour du Divin Créateur. La tristesse n’est jamais compatible avec élévation ; c’est une vibration lourde et pesante. Elle se manifeste dans une vision à tendance constamment défaitiste, nihiliste, sclérosante ou pire encore, elle transforme son adepte en « àquoiboniste », celui qui, devant tout événement, restera inerte avec sa formule « à quoi bon ! ». La tristesse, comme tout péché, est une prison.
— L’INTEMPERANCE ou la GOURMANDISE, c’est la libération sans restriction des appétits de l’animal humain, avec les conséquences et les perversions que nous connaissons bien sur l’équilibre organique et la santé. Mais c’est aussi, sur le plan de la pensée, l’engagement inconditionnel, sans retenue et excessif, dans des philosophies, des politiques, des croyances ou des actions irréfléchies.
L’intempérance se caractérise par un manque de pondération et de mesure ; c’est ce qui, en toutes circonstances, mène le libre arbitre dans les geôles de l’excès, desquelles il est si difficile de sortir sans passer par la souffrance.
— « Heureux ceux qui brûlent du feu de la grâce, pour que l’amour de la gourmandise ne soulève pas trop dans leur poitrine la fumée du désir, et qui ne souhaitent pas de manger plus qu’il ne faut » Dante Alighieri, la Divine Comédie « Le Purgatoire ».
— La CONCUPISCENCE ou LUXURE, c’est la domination de l’esprit par la sensualité, la jouissance licencieuse ; c’est la domination des sens physiques purement égoïste, c’est l’hédonisme érigé en philosophie cardinale. Sur le plan spirituel, la concupiscence se manifestera par le refus de tout ce qui ne procure pas de plaisir et s’exprimera dans le cadre de la loi du moindre effort, de la facilité ; ce qui mènera rapidement à l’atrophie des forces spirituelles, sans lesquelles la volonté n’est qu’un vain mot.
— L’INJUSTICE est un aveuglement égotique ; elle prive ceux qui se livrent à sa pratique des facultés de pondération et d’équilibre. Sur le plan matérialiste, elle génère rancœur, haine et violence. Sur le plan spirituel, elle condamne ceux qui s’y livrent à l’aveuglement, et donc à la perte du discernement, sans lequel l’accession à la connaissance subtile est impossible. Sur le plan pratique, elle provoque toujours à ses adeptes un inéluctable mal-être. La pratique de l’injustice est un alourdissement de l’âme-esprit.
— L’AVARICE, sur le plan matériel, conduit ceux qui s’y adonnent à vouloir accumuler, dans des disproportions peu raisonnables, des pseudo-richesses, en partageant le moins possible avec autrui, ce qui les amène à ne plus les partager avec eux-mêmes. L’avare est souvent un riche qui vit comme un pauvre.
Sur le plan spirituel, on les retrouve parmi ceux qui cultivent le culte de l’élitisme, du secret, de la rétention de connaissances. Tout ce que reçoit l’avare devient sa propriété. Enseigner et transmettre équivaut pour lui à dilapidation et gaspillage. L’avarice n’est pas une ouverture sur la connaissance, qui implique partage des richesses, mais un repli sur soi, un isolement sur les ténèbres de la médiocrité et de la cupidité.
— L’ERREUR, c’est la confusion des sens, tant physiques que métaphysiques. Celui qui en est victime, par ignorance et aveuglement, confond le « bien » et le « mal », le juste et l’injuste, le beau et le laid, le savoir et la connaissance, ce qui est le plus élevé en matière vibratoire avec le moins élevé, le subtil et l’épais, la cause et l’effet, le pur et l’impur, etc. C’est la manifestation typique de la perte du discernement, qui peut très bien se faire à la marge et, comme un cancer, finir par envahir complètement le corpus métaphysique.
L’erreur est identifiable par le fait qu’elle est toujours contre nature et souvent coupée des réalités tangibles ; c’est le fameux délire des fausses connaissances (OVNI, médiumnité spectacle, bonne aventure et prophéties, etc.).
— L’ENVIE est l’expression de désirs inassouvis chez quelqu’un, qu’il constate aisément satisfaits par d’autres. Elle entraîne la jalousie, la convoitise, la rancœur, la médiocrité et la haine. Autant de lestes qui vont plomber l’âme-esprit dans l’épais, l’obscur, le ténébreux. Ceux qui succombent à l’envie ont, dans la pratique, un comportement malveillant vis-à-vis de tous ceux qui pourraient, par leur supériorité d’élévation, porter ombrage à leur suffisance et leur présomption. L’envie, comme l’avarice, est une maladie de l’âme-esprit qui empêche ceux qui en sont atteints de s’enrichir par ouverture de cœur et d’esprit.
— La RUSE nécessite de la part de ceux qui s’y adonnent l’utilisation du mensonge, de la duplicité, de la malveillance, de l’exploitation des faiblesses d’autrui, tant sur le plan de l’action que de la parole. Elle condamnera ses adeptes à une vie de méfiance, de crainte et de suspicion permanente.
Sur le plan spirituel, ils s’exprimeront par une recherche constante de ce qui, chez autrui, est critiquable négativement, et ces critiques seront souvent empreintes de méchanceté, avec laquelle elle partage une certaine filiation.
— La COLÈRE, terrible émotion qui, à l’identique de l’amour terrestre, rend aveugle, outre que, sur le plan physique, c’est une débauche d’énergie, limite gaspillage ; sur le plan spirituel, elle condamne à des jugements hâtifs, manque de discernement et perte d’harmonie avec les plans subtils.
— L’ORGUEIL ou La TÉMÉRITÉ, il est considéré depuis la nuit des temps comme le Père de tous les vices ; il génère, sur le plan physique, prétention, vanité, suffisance, arrogance, mépris, hautaineté.
L’orgueil est la plus terrible prison de l’âme-esprit dans le monde égotique. Sur le plan spirituel, il conduit ceux qui y succombent à se croire supérieurs en valeur et qualité aux autres. C’est la marque manifeste d’une immense ignorance des lois de la Création et de la Justice Divine, qui font que nous progressons tout autant par ce que nous recevons de ceux qui nous sont plus élevés sur la scala philosophorum que par ce que nous transmettons à ceux qui sont à un échelon inférieur, ce qui n’implique nullement une infériorité de valeur, mais un état transitoire dans l’évolution.
L’orgueil fait toujours commettre soit des actes, soit des paroles téméraires, irréfléchies ou inutilement pénalisantes. Combien de situations dégénèrent seulement parce qu’il y a au milieu quelqu’un qui s’enferme dans un orgueil mal placé. Le fameux « sauver la face », si cher à ceux qui cultivent le paraître au lieu de l’être, et qui ne sont plus que des masques d’apparence.
— La MÉCHANCETÉ, c’est la pratique qui rend l’être humain inférieur à tous les animaux. Elle implique rancune et esprit de vengeance. Sur le plan matérialiste et physique, elle s’exerce dans un but uniquement nuisible et malveillant. Son adepte doit faire abstraction de toutes les qualités qui élèvent l’âme-esprit, comme le pardon des offenses, l’excuse, la compassion, la charité, la tolérance, la bonté, la générosité. Sur les plans spirituels, elle est l’expression de ce qu’il est convenu d’appeler les mauvais esprits, les démons sataniques, les diableries. Elle utilise les énergies négatives à très bas niveau vibratoire, comme la haine, la rancœur, la jalousie, la vengeance, la cruauté, la violence, la destruction, la division, l’exclusion.
Nous voyons qu’en résumant succinctement le contenu des 12 péchés hermétiques, nous pouvons dorénavant nous entraîner à classer nos pensées, nos paroles et nos actes en fonction de ces critères.