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Le_triquetra_symbole_de_la_ternaire_Divine

- Il n’y a aucune religion qui soit supérieure à la vérité -

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Philosophie

Le réel, la vérité et le vrai : un conflit dans leurs définitions

Introduction :
Ces trois concepts sont intimement liés et constituent sans doute les sujets les plus complexes de notre réflexion. Ils engendrent souvent confusion et amalgames, frôlant parfois le chaos dans nos pensées et nos attitudes au sein de nos sociétés.
Des débats houleux émergent autour de la question de savoir qui dit vrai et qui dit faux, ainsi que sur ce qui est considéré comme réel ou non. Certains se proclament détenteurs de la "grande vérité", en opposition à la "petite vérité", qui serait l'apanage du "petit peuple" et relèverait davantage de l'opinion. Pourtant, le réel, souvent oublié, se manifeste comme une évidence, perceptible par tous les êtres vivants à chaque instant.

L'amalgame entre le réel et la réalité

Pour décrire et expliquer ce que nous percevons, le langage utilise fréquemment les termes de "réel" et de "réalité", créant ainsi un amalgame courant. Le réel et la réalité s'inscrivent dans le principe de dualité, semblable à la complémentarité entre le féminin et le masculin. Ensemble, ils définissent l'ensemble des phénomènes qui composent et animent la vie.
- Le réel (masculin) : il représente l'interprétation, l'action visible dans le monde extérieur, accessible à tous.
- La réalité (féminin) : elle est l'objet de notre perception, le domaine intérieur où l'intime et l'intuition expriment notre sensibilité. Elle transmet cette information au masculin.
Pour schématiser, le féminin (cerveau droit), sensible, reçoit et transmet intérieurement au masculin (cerveau gauche), qui pense et réalise dans le monde extérieur.
Ainsi, le réel englobe tout ce qui existe : le grand comme le petit, le vrai comme le faux, le bien comme le mal, le beau comme le laid. Il est le reflet parfait de l’état d'esprit humain, englobant femmes et hommes. Cet article évoque la diversité des vérités, des opinions et perçoit à la fois le visible et l'invisible. Qu'on soit scientifique ou néophyte, riche ou pauvre, travailleur ou chômeur, athée ou religieux, peureux ou courageux, grand ou petit, maigre ou gros, intelligent ou ignoré, cultivé ou inculte, tout cela compose le réel, tout en formant notre perception intérieure désignée par le terme de "réalité".

La vérité

Avant de poursuivre, il est important de préciser que le contraire de la Vérité n'est pas le mensonge, mais l'illusion.
La distinction entre savoir et connaissance est également essentielle pour appréhender la Vérité. Bien que ces deux disciplines partagent des objectifs similaires, elles empruntent des chemins différents, ce qui contribue à la confusion parmi nous.
La vérité est l’un des sujets qui divisent le plus les civilisations, les sociétés, les communautés et les individus, en raison des amalgames qui la définissent. Elle est multiple et souvent sujette à des interprétations contradictoires.

Comment percevons-nous la vérité ?

La Vérité dans son absolu est indescriptible et indéfinissable, car elle est fragmentée, éparse et dispersée.
La Vérité se décline de l’unité au multiple et est subjective par nature, dépendant du spectre à travers lequel elle est observée.
Il existe trois niveaux de perception et d’interprétation de la vérité, qui dépendent du niveau de conscience de l'observateur :
- Monde physique sensoriel
- Monde intellectuel émotionnel
- Monde spirituel sensible

Au sein de chacun de ces plans, les trois niveaux se répètent. La matière se manifeste sous trois états : gazeux, liquide et solide, et se décline à travers une multitude de mondes. Cela inclut le monde des particules, atomes, molécules, cellules, organes, corps, ainsi que le monde terrestre, le monde céleste, le monde des étoiles, des galaxies, etc. La vérité adopte de nombreuses définitions selon le contexte et le monde dans lequel la conscience évolue, qu'il s'agisse de la sphère intime, familiale, ethnique, culturelle, ou cultuelle, et en fonction de la situation géographique (ville, campagne, pays, continent, etc.).
Chaque sphère est imbriquée dans une autre, plus vaste, allant du microscopique au macroscopique, ou inversement. C'est l'effet fractal qui illustre les différentes grilles de lecture de la vie.
Sous cet angle, on constate que la diversité et la multiplicité de la Vérité sont incommensurables et échappent à la compréhension d’un cerveau, aussi développé soit-il. Cela nécessite une humilité pour appréhender cette immensité et se contenter d'une vérité relative, propre à son environnement.
Résumé : il n'existe qu'une unique Vérité, qui est ABSOLUE. Cet absolu englobe toutes les facettes de la vérité dispersée, caractérisées par leur spécificité et leur relativité, souvent considérées comme rationnelles.

Le vrai

La similitude entre le vrai et la vérité provient également de l'amalgame entre similitude et identité. Cependant, il est crucial de comprendre leur différence.
Le vrai, dont l'antonyme est le faux, constitue une polarité qui permet de dévoiler le mensonge, mais ne fournit pas d'informations sur la Vérité elle-même.
Le vrai et le faux s'apparentent à la vérité et à l'illusion, et relèvent du monde terrestre, s'exprimant sur les plans physique et intellectuel.
Leurs différences résident dans le fait que ce qui est vrai pour une personne n'est pas nécessairement partagé par les autres. Cela constitue notre petite vérité singulière, qui est souvent subjective.
Voici quelques exemples :

  • J'adore le chocolat, c'est vrai, mais ce n'est pas le cas de mon voisin.
  • Il fait très chaud aujourd'hui, je transpire. C'est vrai pour moi, mais une autre personne peut trouver qu'il fait bon, tandis qu'une autre pourrait penser qu'il fait frais.
  • Je crois en l'existence d'une énergie créatrice, et c'est vrai pour moi. Un autre peut considérer cela comme une entité qu'il appelle Dieu, et c'est vrai pour lui. Un autre dira que tout cela n'est que foutaises, que la vie est accidentelle et qu'il n'existe rien d'autre que ce qu'il voit, et c'est également vrai. Celui qui traverse une période difficile peut ne pas percevoir la beauté, la rendant invisible pour lui, et cela aussi est vrai.

Le vrai appartient à la catégorie de l'opinion.
Cependant, même si c'est une opinion, cela ne signifie pas qu'elle n'est pas vraie ; c'est simplement une ébauche de vérité, susceptible d'évoluer avec la conscience.
Le vrai est subjectif et éphémère, une vérité liée à la sphère de l'ego, comparable à la lumière d'une lampe de chevet à celle du soleil.
Les opinions reflètent l'expérience individuelle de celui qui les exprime, résultant de son niveau de conscience et de son vécu. À ce titre, il est crucial de respecter sa propre vérité, qui lui est propre et qui se justifie.
L'opinion individuelle, en somme, est le fruit de la quête de vérité de chacun d'entre nous. Nous ne progressons pas tous au même rythme en matière d’évolution.
Chacun est confronté à la recherche d'une vérité qui lui est propre, mais pour qu'elle soit véritable, elle doit s'inscrire dans la vérité collective, laquelle doit elle-même s'harmoniser avec l'universelle.

Résumé : le vrai est une expérience vécue individuellement, dans notre quête personnelle de vérité. Nous devons identifier celle qui nous concerne en tant qu'individu, tout en la reliant aux autres, au monde, à l'univers, et au processus créatif.
Accomplir sa vérité ne signifie pas adopter celle d'autrui, mais toutes ces vérités individuelles s'assemblent pour constituer une vérité collective. Cela peut mener à la formation d'une communauté, puis d'une nation partageant ses vérités avec d'autres nations, formant ainsi un continent.
Les petites vérités s’insèrent dans la grande Vérité, qui représente un ordre universel.
L’affirmation « tout est vrai » est, d’un point de vue ontologique, plus logique que celle qui proclame que « tout est faux ». En effet, si tout est faux, cela signifie que c'est vrai...

Mais alors, pourquoi tant d'amalgame ?

L'homme, en tant qu'être doué de raison, cherche avant tout à comprendre la finalité, le but ou l'objectif d'un processus créatif qui le dépasse.
Ce processus créatif, dont la vie est l’expression, fait de l’homme un acteur actif, tout en étant lui-même une manifestation et une expression de cette même création. Il tente ainsi de définir sa place et son rôle dans le déroulement de ce processus.
Le sens, en tant que tel, se définit par une finalité et une direction.
Il se manifeste à travers une activité qui peut être à la fois intuitive, émanant de la sensibilité et de l'inspiration, et par la raison discursive (intellectuelle). L’un résonne tandis que l’autre raisonne.
L’ignorance réside dans l’idée qu’il faille choisir l’un ou l’autre. Bien que certains privilégient l'un au détriment de l'autre, ils sont en réalité complémentaires.
Le discernement du sens, à travers le principe de correspondance, lie (lier) et révèle (lire). Il permet d’explorer et de découvrir les liens entre tout ce qui compose notre réalité et celle du monde réel, ce qu'on appelle la rationalité.
Avoir bon sens revient à faire preuve de sagesse, symbole même de l’unité et du langage de la création, agissant comme une balise universelle.


Conclusion

À l’échelle individuelle comme collective, il est presque impossible, dans l’état actuel des choses, de saisir pleinement et de détenir la Vérité ABSOLUE, parfois appelée "grande Vérité", en opposition aux petites vérités que représentent le savoir, le vrai et l’opinion évoqués dans cet article.
Pour illustrer cela, on peut reprendre un vieil adage : la Vérité est pour les humains ce que la lune est pour les marins ; ils ne peuvent jamais la toucher, mais s'en servent pour s'orienter.

Le déni

Le réel, tel qu’il nous apparaît, est généralement défini de manière matérialiste, souvent conventionnelle. Pour beaucoup, une explication émanant d’une source officielle suffit à les rassurer.
Il est souvent plus aisé de se rallier à une opinion majoritaire, en quête de sécurité, que de s'en tenir à ce que l'on a réellement éprouvé et ressenti en profondeur, à l’éveil.
Mais qu’en est-il du réel, en particulier de sa dimension la plus importante, celle qui est invisible et immatérielle, souvent occultée et qui nous concerne tous ?
Doit-on faire abstraction de notre sensibilité pour décrire cette "autre" réalité du monde ? Faut-il ignorer son existence sous prétexte que l'on n'a pas de preuves tangibles, rejetant ainsi toute tentative d'explication ? L’ignorance est souvent utilisée par les scientifiques pour maintenir un individu à sa place, gentiment qualifiée de nescience. Mais n'est-ce pas cette ignorance qui permet à l’intelligence de briller dans un monde égotique ?
Ce qui est habile de la part des héritiers de l'histoire que nous sommes, c'est que le modèle masculin (voir l'article sur féminin et masculin) de domination par la force et la ruse est monnaie courante dans le monde de l'ego, qui n'est qu'une accumulation d'informations.
Nous sommes tous ignorants face à ceux qui en savent plus que nous, et à ce titre, celui qui sait doit accepter que l'on ne sache pas, car lui-même n’a pas réponse à tout. C’est le savoir dans l’humilité.
La vérité, tout comme le réel, ne peut être appréhendée uniquement à travers une vision pragmatique...

Conclusion Finale

En somme, la distinction entre le réel, la vérité et le vrai nous pousse à interroger notre perception du monde qui nous entoure. Alors que le réel est une constante universelle, la vérité se révèle être une construction subjective, façonnée par nos expériences individuelles et contextuelles. Le vrai, quant à lui, est souvent considéré comme une simple opinion, personnelle et éphémère.

Cette exploration des notions de réel, de vérité et de vrai nous invite à cultiver une humilité face à notre compréhension limitée. Elle nous rappelle que notre quête de vérité est un voyage, non une destination. À travers ce chemin, nous sommes appelés à dialoguer, à écouter les autres et à reconnaître la pluralité des expériences humaines.

La richesse de cette pluralité constitue une opportunité de croissance et d'apprentissage mutuel, où chaque voix, chaque perspective, contribue à l'élaboration d'une compréhension plus vaste et plus profonde du monde. Ainsi, embrassons la complexité et restons ouverts à la dynamique entre le réel, la vérité et le vrai, car c'est dans cette interaction que se trouve la clé d'une coexistence harmonieuse.