Spiritualité
Le bien-être : un produit qui se vend bien
L'expression "bien-être" évoque l'idée d'une coexistence harmonieuse entre un bien et un être, suggérant un mode de vie où tout semble se dérouler parfaitement. Cependant, cette vision peut parfois se révéler illusoire. L'éternel idéal du bien-être s'inscrit dans un processus continu, où l'individu évolue et se construit au fil du temps.
Être, en réalité, est un cheminement et non un état figé, contrairement à ce que le terme "bien-être" pourrait laisser entendre. Il n'existe pas de mode d'emploi universel ni de notice d'utilisation prescrite. Le bien-être ne se résume pas à une simple combinaison de molécules à ingérer plusieurs fois par jour pour "être" en forme. Bien plus qu'une série d'actions mécaniques, il nécessite un équilibre délicat entre les différentes facettes de notre existence. Être (lire l'article).
Bien-être et spiritualité
Quelle magie opère lorsque nous cherchons à retrouver le "bien-être" à travers la spiritualité ? Lorsque nous évoquons l'idée d'équilibre, chacun a une représentation propre de ce que cela pourrait signifier, mais de quel équilibre parlons-nous vraiment ?
Nous pouvons considérer plusieurs dimensions essentielles :
- Mental : la clarté d'esprit et la gestion de nos pensées.
- Physique : la santé corporelle et l'énergie.
- Psychologique : la gestion des émotions et des comportements.
- Social : la qualité de nos relations interpersonnelles.
Nous nous engageons dans diverses pratiques pour atteindre cet équilibre : sport, suivi d'une alimentation saine, consultations thérapeutiques, voyages... Ces activités contribuent indéniablement à notre bien-être. Cependant, malgré tous ces efforts, un sentiment de manque persiste souvent. Nous avons tendance à chercher des solutions à l'extérieur, comme le dit l'adage : « aller ailleurs pour voir si l'herbe est plus verte ». Cette quête externe peut devenir une habitude, nous détournant ainsi du regard introspectif que nous devrions porter sur nous-mêmes.
Le manque, cette sensation d'incomplétude, réside profondément en nous, dissimulé derrière notre agitation quotidienne. À la base de cette quête se trouve une fonction essentielle : l'esprit. C'est une composante fondamentale de notre être, intimement liée à la discipline spirituelle. Sans cette dimension spirituelle, il est difficile d'accéder à un véritable équilibre, car elle constitue la clé de notre essence profonde.
L'esprit joue un rôle crucial en tant qu'interprète de notre relation avec l'âme, avec autrui, et avec le monde qui nous entoure. Il représente cette dimension cachée de nos pouvoirs intérieurs. En cultivant notre esprit, nous pouvons renouer avec notre équilibre, en harmonisant notre existence avec les autres et avec l'univers.
La parabole du Brahman
Une légende indienne raconte que le Dieu Brahman convoqua tous les Dieux mineurs pour leur demander de l'aide face à un problème provoqué par les hommes. Au commencement, Brahman avait accordé aux humains un pouvoir similaire à celui des Dieux. Cependant, ces derniers en abusèrent tant et si bien que Brahman décida de leur retirer ce don.
Il réunissait donc les Dieux mineurs pour discuter de la meilleure manière de cacher ce pouvoir. La première suggestion fut de l'enterrer sous terre. Mais Brahman réfléchit et conclut qu'un jour, l'homme évoluerait et finirait par le découvrir.
Une autre proposition fut d'enfouir le pouvoir au fond des océans. Une fois de plus, Brahman refusa, prédisant que les hommes finiraient par explorer les profondeurs marines et retrouveraient ce trésor. D'autres encore suggérèrent de le dissimuler aux confins de l'espace, mais Brahman rétorqua que l'évolution humaine les mènerait inévitablement à explorer même ces frontières.
Finalement, Brahman trouva la solution par lui-même et déclara aux Dieux mineurs : « Le seul endroit où l'homme ne pensera jamais à chercher ce pouvoir, c'est au fond de son cœur. »
Cette parabole illustre parfaitement notre fonctionnement. Nous avons la capacité d'accomplir des prouesses techniques et organisationnelles impressionnantes, mais lorsqu'il s'agit de nous-même — d'être heureux, d'être en paix, de trouver notre propre bien-être — nous semblons souvent incapables de le faire. Nous cherchons des solutions extérieures, négligeant la richesse et la sagesse qui résident au plus profond de nous.
Les causes de notre quête de bien-être
La réponse à cette question est très simple : nous avons tendance à utiliser principalement nos fonctions intellectuelles, plaçant la logique au sommet de l'intelligence dans la plupart de nos disciplines.
Les sciences :
- La physique nous permet d'explorer l'univers et de comprendre la matière qui nous entoure.
- La médecine se consacre à maintenir et réparer les fonctions du corps, assurant ainsi notre santé.
- La technologie vise à augmenter et faciliter nos besoins, rendant nos vies plus confortables.
La philosophie :
- La politique nous aide à organiser la vie citoyenne et à structurer nos sociétés.
- La sociologie s'intéresse à réguler les besoins des hommes et à étudier les interactions sociales.
- La psychologie cherche à comprendre le fonctionnement humain, explorant nos comportements et nos émotions.
Les religions :
Qu'il s'agisse du paganisme, des religions du livre, ou des diverses traditions de sagesse, chaque système de croyance tente d'apporter des réponses aux questions existentielles.
Cependant, toutes ces connaissances et savoirs sont souvent éparpillés, en proie au mécanisme de la division culturelle, qui est une constante de notre évolution. Cette fragmentation rend difficile la compréhension et l'intégration de ces différentes disciplines dans notre vie quotidienne. Au lieu de chercher une harmonie entre ces savoirs, nous les isolons, ce qui peut nous éloigner de la plénitude et du bien-être que nous recherchons.
Quel est le secret du bien-être ?
Les émotions non exprimées et mal interprétées sont souvent le résultat d'une méconnaissance de soi et du monde qui nous entoure. Elles constituent le vecteur essentiel de nos difficultés dans notre état actuel de connaissance.
Notre esprit fonctionne comme un aimant. Il reçoit et gère des pensées abstraites, des concepts, des croyances, des désirs et des peurs, toutes issues de notre mental. Ces pensées ont le pouvoir d'attirer la matière et de lui conférer une forme physique.
Ainsi, notre mental agit comme un scénariste, écrivant nos pensées et les projetant sur l'écran de nos vies. Ce que nous percevons comme notre réalité est en grande partie façonné par ce processus.
Par ailleurs, notre esprit peut être comparé à un processeur qui capte nos désirs les plus profonds et les transmet à l'âme du monde et à l'univers. Une fois ces désirs traités, il revient à l'univers de les manifester dans notre réalité.
Il n'existe rien d'inutilisé, rien qui ne serve à rien, ou qui soit simplement là par hasard. Chaque pensée est réelle, qu'on relativise son importance ou non. Il est primordial de se rappeler que tout est énergie.
L'énergie est vibratoire et émet des ondes sonores, souvent inaudibles à nos oreilles. Cette énergie vibratoire est constamment émise à l'extérieur de nous, que nous en soyons conscients ou non. Ce processus ne change pas : l'univers nous renverra ce que nous avons exprimé dans notre réalité, en accord avec nos vibrations et nos émotions.
Concrètement : la puissance de nos pensées
Lorsque nous pensons, nous projetons non seulement des images mais aussi des émotions (lire l'article). L'ambiguïté qui nous caractérise réside dans la confusion de nos émotions. Nous avons souvent du mal à voir nos émotions comme des éléments concrets et matériels qui façonnent notre quotidien.
Il est important de rappeler que c'est le cœur qui pulse les ondes émotionnelles, émettant des fréquences magnétiques en direction de l'univers. Le cœur exprime nos désirs tels qu'ils ont été façonnés, sans jugement de valeur. Ainsi, lorsque nous nous projetons sur quelque chose qui nous tient à cœur — qu'il s'agisse d'un travail, d'une maison, d'une voiture ou d'une rencontre amoureuse — nous diffusons des sentiments positifs.
Cependant, dès que nous quittons ce champ de perception pour revenir à notre routine quotidienne, nous redevenons des êtres critiques et négatifs. Nous avons besoin de trouver un ennemi à blâmer pour affirmer notre innocence, et nous tombons alors dans le piège de la critique, du dénigrement et du rejet.
Il est crucial de comprendre que sur la balance des émotions, les émotions négatives l'emportent souvent, et nous nous plaignons alors de l'injustice de la vie, imputant notre malchance à des facteurs extérieurs.
Un parent idéal doit répondre aux besoins fondamentaux de son enfant — subvenir à ses besoins physiques, l'éduquer sur le plan intellectuel et l'élever spirituellement. S'il répond aux demandes de son enfant avec amour, il doit également l'éveiller, lui expliquer comment gérer ses frustrations, lutter contre ses désirs, et le préparer à l'autonomie. L'objectif est de lui transmettre du sens et des valeurs pour minimiser la souffrance et favoriser le bien-être.
Cependant, aucun parent ne peut transmettre tout cela sans que cela remette en question l'amour qu'il porte à son enfant. Cela fait partie du sens même de la vie : l'enfant n'appartient pas à ses parents. Avant d'être parents, ces derniers étaient eux-mêmes des enfants, soumis aux mêmes lois de la création.
D'autre part, un adulte qui fait une demande auprès de la nature ou de la création doit également suivre un chemin. Contrairement à l'enfant qui n'est pas encore autonome, l'adulte est libre de ses choix, mais cela nécessite un minimum d'éveil et de connaissance pour comprendre son fonctionnement. Il ne suffit pas de mendier, de pleurer ou de supplier pour obtenir ce que l'on souhaite.
Quelques exemples de nos pensées et attitudes ambiguës :
Il est crucial de se rappeler que la création, par amour, nous a dotés de la liberté. Cette liberté implique la compréhension de certaines lois, et c'est seulement en les ayant bien assimilées que l'on peut réellement devenir libre.
Les fantasmes de l'argent
« Je veux être riche... » Mais si ce désir n'est motivé que par la quête de plaisirs matériels, qu'il s'agisse de jeux ou d'autres formes de divertissement, il devient alors problématique. Le mental, avide de stratégies, se laisse facilement prendre au jeu de la domination, de la compétition et du désir d'être le meilleur. Sous un regard naïf, cette ambition peut sembler positive et être interprétée comme une forme de bien-être. Pourtant, cette perception n'est qu'une illusion. Après les premières sensations d'émerveillement, semblables à celles d'un enfant devant un nouveau jouet, la réalité finit toujours par reprendre le dessus.
L’ignorance est universelle : qu'on soit riche ou pauvre, beau ou laid, grand ou petit, oriental ou occidental, chacun d'entre nous est confronté à ce même voile d’illusion. Seule la connaissance et la conscience peuvent nous permettre de transcender ces illusions.
L'être humain est naturellement attiré par le jeu, mais il existe plusieurs niveaux de jeu. Le plus beau et le plus grand, mais aussi le plus exigeant, est celui de la vie elle-même. Pour y participer pleinement, il est essentiel de comprendre ses règles. Se laisser piéger par l'ego peut être néfaste pour le mental. Il est donc préférable de choisir le jeu de la vie, infiniment plus authentique et gratifiant. Ce jeu est élaboré avec précision : il ne permet pas de tricher sans en souffrir, et ceux qui s'éloignent des règles peuvent être éliminés, leur permettant ainsi de recommencer.
Bien que séduisante, la comparaison est un jeu négatif, générant des sentiments de dévalorisation et de rejet. Dans notre quotidien, il semble presque impossible de tenir une conversation sans dénigrer quelque chose ou quelqu'un. Nos pensées secrètes, souvent teintées d'une obscurité quasi permanente, renforcent cette dynamique.
Et si nous choisissions plutôt d’évoquer nos désirs et nos souhaits de vivre, de connaître, d'apprendre et de découvrir de nouvelles situations, environnements et personnes ? Sans dénigrer ce que nous avons ni nuire à autrui, nous pourrions simplement exprimer notre désir de changement et d’enrichissement spirituel. Vivre de nouvelles expériences sans obscurcir notre passé ni notre présent apporterait une joie authentique.
C'est ici qu'intervient l'importance du pardon, une valeur essentielle dont le sentiment apaise et guérit nos blessures. Pardonner corrige notre perception du passé, qu'il s'agisse d'expériences subies ou de fautes commises. Le pardon est la clef pour guérir et avancer sur un nouveau chemin.
Il est crucial de ne pas s'accrocher à des sentiments anciens que nous qualifions de mauvais, tout...