Sagesse
L'acceptation : un sens des choses par la force de la vie.
L'acceptation, ou le lâcher-prise, est une démarche spirituelle qui nous invite à éduquer notre mental. Au lieu de chercher à dominer notre existence, il s'agit de lui montrer le chemin à travers la confiance.
Le mental
Le mental englobe toutes nos activités intellectuelles. L'ego, qui en constitue la base, est par nature égocentrique : il ramène tout à lui-même et se veut sa propre référence. Cette dynamique fait que le mental attire constamment la souffrance, chaque action et pensée le heurtent et suscitent des émotions.
Ce désir d'affirmation est le moteur de l'ego. Avant d'acquérir une certaine expérience et de comprendre les liens qui l'unissent aux autres et à la vie, ce que l'on nomme conscience, le mental doit d'abord apprendre à souffrir pour s'adapter à la vie en communauté et au flux de l'existence.
Un mental dépourvu de conscience n'est qu’ego, et cet ego n’a qu’une méthode pour exister : la PEUR. Cette peur, née de l'ignorance, se transforme en un désir de pouvoir, matérialisé par des affirmations de je peux et je veux. Ce désir s'exprime dans tous les aspects de la vie, aspirant à revendiquer le droit à l'existence.
Enraciné dans des certitudes éphémères, l'ego ne vit que par la souffrance, agissant comme un tyran aux pouvoirs illimités. En résumé, l'apprentissage de la vie par le mental commence avec l'ego et une revendication puissante du droit à l'existence, confondue avec la notion de pouvoir. Comme les autres sont également des égos en devenir, ils se heurtent inévitablement dans ce jeu de pouvoir, créant ainsi une souffrance partagée.
L'acceptation ou le lâcher-prise
Accepter signifie accueillir tout ce qui se présente à nous, en termes d'épreuves. Cela ne signifie pas approuver ce que nous voyons ou ressentons ; un événement peut être choquant, blessant ou frustrant.
Accepter, c'est accueillir la réalité sans rejet ni jugement. Cela implique d'admettre que le flux de la vie possède ses raisons, souvent ignorées de nous. S'opposer aux événements de la vie, c'est se prétendre en savoir plus qu'elle, en souhaitant qu’elle agisse selon nos désirs. Cette résistance ne fait qu’ajouter du désordre à notre cheminement. Même si nous repoussons ces événements, la vie se chargera de les réintroduire sous une forme différente, entraînant ainsi un épuisement sans résolution.
Nos jugements sont le fruit de notre éducation, de nos cultures et de notre histoire, qu'elle soit personnelle ou collective, mais aussi d'une morale (la vertu) souvent mal interprétée.
Le flux de la vie
Qu'est-ce que le flux de la vie ? C'est l'énergie fondamentale de la vie, son DÉSIR. Que cela nous plaise ou non, c'est une réalité. Ce fait échappe à beaucoup d'entre nous, et pour certains, totalement. Le flux de la vie est l'âme de l'existence, se réalisant à travers nous. Ce flux ne nous appartient pas ; nous ignorons tout de sa finalité. Nous sommes à la fois acteurs et spectateurs de son déroulement.
La vie ne se plie pas à nos désirs. Au contraire, nous lui appartenons. Elle peut, à tout moment, choisir de nous effacer de cette réalité que nous avons construite. La vie ne juge pas. Elle peut faire disparaître des personnes jugées « de bonne moralité » et préserver celles qui semblent ignobles. Elle n’a pas de préférence selon nos critères, même si nous souhaitons qu'elle épargne certains d'entre nous de la mort et de la souffrance.
La partie invisible de la vie est infiniment plus vaste que ce que nos sens peuvent percevoir. Pourtant, nous continuons de juger sa création, interférant ainsi avec sa fluidité.
Le refus de la réalité
La résistance que nous opposons au flux crée des conflits intérieurs, nous épuise, et nous prive de notre potentiel, de notre créativité et de notre bon sens. Les émotions s'emballent dans notre société à cause de cette résistance, résultat de notre ignorance. Chaque événement de la vie quotidienne — un train en retard, un climat imprévisible, des factures, un appareil défectueux — contribue à cette agitation émotionnelle.
Notre liberté et nos capacités sont limitées par cette résistance. Toutes nos souffrances ne sont que le reflet de notre refus de VIVRE tel que la vie nous l’indique.
Les solutions
Malheureusement, il n'existe pas de solutions universelles. Si elles existent, elles relèvent de l'expérience personnelle de chacun. Un jeune qui débute dans la vie doit nécessairement vivre sa souffrance pour comprendre que ce n’est pas la bonne voie ou la bonne méthode.
L'accès à l'acceptation nécessite de se confronter à ce qui semble inacceptable. Ce n'est qu'après avoir éprouvé la douleur d'une brûlure que l'on peut vraiment comprendre ce qu'est une brûlure. La vie doit avant tout être vécue ; ce n'est pas une théorie, mais une expérience.
Cet article n'a pas vocation à être un guide pratique, mais plutôt à définir ce que l'on peut ressentir au travers de sa sensibilité. Il vise à situer chacun sur l'échelle de la vie, à condition que l'on souhaite s'élever.
Les mots servent à cela : donner un sens aux ressentis. Les conseils ne sont que des repères pour ceux qui les reçoivent, pas des modes d'emploi sur la manière d'agir. La sagesse n'est pas un ascenseur qui nous conduit directement au sommet ; c'est la succession des nombreuses marches que l'on doit gravir une à une, qui nous permet d'entrevoir la beauté et la complexité de la vie.
La sagesse
Avant tout, il est important de clarifier ce que le lâcher-prise ou la sagesse n'est pas :
- Un fatalisme
- Une résignation
- Une soumission
Le terme sagesse porte en lui le poids de l'âge : s’-age-esse. Il indique que l'on ne peut être sage sans avoir acquis de l'expérience. Les lettres -E- et -S- symbolisent bien des choses. Le E représente l'énergie, l'âme ou le flux de la vie. Quant à la lettre S, par sa forme en double hameçon, elle symbolise les liens qui existent entre la vie terrestre (le bas) et le ciel (le haut).
En résumé, la sagesse émerge d'un vécu individuel, avec ses limites et ses potentiels, et se construit en harmonie avec le flux de la vie, symboliquement céleste. Ré-Fléchir et Ré-Flexion sont des termes qui signalent un retour sur soi et une nouvelle approche. Ils s'inclinent devant la création que la vie insuffle dans nos quotidiens. En effet, le terme Ré-Fléchir implique une nouvelle flexion, suggérant que nous n'avons pas encore pleinement saisi ou assimilé son sens. De même, la Ré-Flexion évoque l'idée d'une introspection continue, d'un ajustement nécessaire pour comprendre les liens qui se tissent entre notre existence et le flux de la vie.
La sagesse, c'est se dégager de la souffrance, c'est le lâcher-prise qui ouvre la voie à la vie. Un film intitulé "La vie est un long fleuve tranquille" illustre parfaitement cette idée. Son titre résume bien le flux représenté par le fleuve, qui ne peut être ni totalement tranquille ni agité, car il s'écoule ; c'est son rôle. La vie le nourrit sans cesse en eau.
Soit nous sommes comme ce tronc dérivant d'une rive à l'autre jusqu'à la mer, soit nous choisissons, comme c'est souvent le cas, de nager à contre-courant, avec l'épuisement et la résistance à mieux voir et comprendre.