Pour les adeptes de la raison pure, au-delà de cette limite, vos pensées ne sont plus valables...

- Sans vertu aucune action, si vouable et admirable puisse t'elle paraître, ne peut être juste, car, la justice elle-même est du ressort de la vertu -

La spiritualité

Définition : avant de tenter une définition de la spiritualité, il serait préférable de dire avant tout ce qu'elle n'est pas.

  • Elle n'est pas une religion, ni une branche religieuse, ni une croyance.
  • Elle n'est pas une philosophie.
  • Elle n'est pas une science.
  • Elle n'est pas, un dogme.
  • Elle n'est pas, un phénomène social.
  • Elle n'est pas culturelle.
  • Elle n'est pas une échappatoire ou exécutoire.
  • Elle n'est encore moins politique (trait d'humour).

Qu'est-ce que cette spiritualité, alors ?

Depuis des temps reculés, l'homme tente de comprendre le sens de la vie, il cherche des réponses, il s'est retrouvé face à trois énigmes, trois dualités existentielles, que sont : le relatif et l'absolu, l'éphémère et l'éternel, le fini de l'infinie.
Des courants de pensée différents remplissent cette vocation, elles se répartissent à travers trois disciplines :

  • Les religions.
  • Les philosophies.
  • Les sciences.

Chacune de ces disciplines tente d'apporter des réponses par la voix de leurs praticiens. Elles empruntent des voies différentes pour y apporter chacune leur propre vision.
Les religions leurs choix, sont orientées pour l'essentiel sur la voie de l'absolu.
Les sciences quant à elles, leurs domaines est celui du relatif.
Quant aux philosophes, pour leur grande majorité, recherchent l'existence de liens entre le relatif et l'absolu pour en faire une synthèse.
L'imbrication des trois disciplines par la sensibilité des chercheurs, crée une corrélation de leurs investigations.
Au sein de chacune des religions, il existe un courant de pensée qui étudie le monde relatif. De même que certains chercheurs scientifiques ne remettent pas en cause l'existence d'un absolu. Trois courants divisent les philosophes, ceux dont la synthèse relèvera uniquement du relatif puisqu'ils se considèrent comme athée. D'autres se spécialisent par affinités à l'étude de l'absolu, et ceux qui répartissent leurs synthèses sur l'ensemble.

Processus de fonctionnement

La nature humaine telle qu'elle se manifeste dans ce monde est un composé de trois corps :

  • Le corps organique, est la partie concrète, c'est notre véhicule.
  • Le corps intellectuel, est abstrait donc mental, il se manifeste par la présence de l'ego issu du corps organique, c'est le chauffeur.
  • Le corps spirituel, également abstrait du monde mental, c'est l'esprit qui n'est autre que la conscience, qui est le passager et guide.

La spiritualité, pourrait se résumer à l'ensemble des interactions entre ses trois corps. Cependant, le véhicule (corps organique) comme le passager ou guide (l'esprit) est dépendant du comportement du chauffeur (le mental égotique).
L'esprit par sa nature est perçu par l'égo comme une dimension mystérieuse, mue par le principe de prudence, le mental égotique en est méfiant.
Au fil de l'expérience, et selon certains paramètres, tels que l'enseignement, l'éducation, les rencontres, etc. Mais également, la capacité à l'introspection, à l'écoute de soi (son guide, l'esprit), l'égo, peu à peu élargira sa conscience en s'intéressant de plus en plus à son passager esprit.
C'est de ce lien que se renforce et enrichit la conscience, améliorant la conduite et la vision du chemin à parcourir par l'égo, ainsi que de la direction à suivre pour arriver à destination.
Une vie spirituelle, est le résultat d'un conflit entre la conscience et l'égo dans le monde abstrait du mental, de cette lutte émergera l'évolution, elle est une recherche constante de vérité, sur ce qu'est la destination finale.
La vie en ce monde est parsemée d'indice, certain, son visible par les sens organiques et l'intellect raisonneur, alors, que d'autre ne le sont que par celle de l'esprit et c'est selon de degré d'écoute et de confiance (la foi) qu'aura le mental en son esprit, qui lui permettra ou pas de, les percevoir.
La spiritualité, serait donc, l'ensemble et le résultat de la recherche et des échanges qu'effectue le mental avec l'esprit pour obtenir une cohérence, entre ce qui est vu, perçu et assimilé.
La spiritualité, relève du domaine de l'abstrait et du concret, du visible comme l'invisible. C'est la recherche constante par l'expérience, la mise à l'épreuve et l'étude de ce qui a été éprouvé : de la vie, de soi, du sens, des choix, de la conscience, du réel... Dans toutes ces dimensions.
La perfection, l'harmonie, l'amour, l'infini, l'intemporalité et l'éternité sont des principes premiers. Ils sont la base du réel, que nos cinq sens organiques atrophiés ne peuvent voir, cotonnés à la sphère de l'intellect déductif et inductif, qu'est la logique et la raison...

La spiritualité et la religion

Leurs différences, sont notables non par leurs sens, mais par leurs philosophies.
Les religions, sont des spiritualités établies et figées dans une interprétation des livres écrits, elles se contentent de reproduire les récits.
Elles sont dépendantes de la compréhension des écritures par leurs représentants officiels, chargé de les transmettre, le sens est dicté, voire imposé.
Ce qui complique l'histoire, est que selon les époques et les positions géographiques, les affinités culturelles. Les dirigeants politiques, les représentants religieux, les peuples, les citoyens, les individus, l'information subit des altérations, selon l'assimilation par les filtres de la conscience et des intérêts des uns et des autres.
Ces livres pour l'essentiel, leurs bases semblent communes, les textes contiennent des vérités universelles, qui relèvent de la responsabilité de tout chercheur d'extirper.
Le terme religion par son étymologie nous renvoie au Latin : Religarer, qui signifie lier ou relire, pour rappel lire et lier est l'anagramme l'un de l'autre.
La spiritualité, en tant qu'activité cérébrale, est religieuse par le désir de comprendre (relier) les liens que tisse le processus de la création.
De même, qu'historiquement son existence est antérieure aux religions du livre, pour autant celles-ci de par le large champ qu'elles occupent, ont contribué et renforcé sa présence et sa vocation.
Un autre amalgame tenace que l'on rencontre dans la société et son langage courant est celui de la Foi et la croyance.
Leurs différences est de tailles, la première est absolue et d'ordre universel, quelle qu'elle soit la religion, la foi est présente. Tandis que les croyances varient d'une religion à l'autre, c'est un attrait culturel, donc du monde relatif.
La Foi, est une fonction intrinsèque, comme l'est la respiration, la faim, la soif, la peur. Certaines personnes pensent l'avoir perdue, d'autres croient qu'ils n'ont n'en jamais eu, les athées, les areligieux, etc. Sans doute ne souhaite-t-il pas utiliser un terme dont ils ont figé la définition avec le langage des religions.
Par ignorance, sans doute ne se rendent-ils pas compte, qu'elle est très présente en permanence dans l'usage du quotidien : l'espoir, les projets, les souhaits... Se projeter dans un futur, projeter des lendemains, des vacances, des fêtes, des rendez-vous, etc.
Pourtant, l'espoir comme toutes autres stratégies mises en place pour prévoir un lendemain, un futur proche ou lointain sont des actes de Foi.
Autrement, qu'est-ce que cela peut bien-être, un acte, qui ne repose sur Absolument rien de tangible. Si ce n'est que des hypothèses, des probabilités qui reposent sur une Foi, que l'on dissimule sous des rituels de l'habitude et de la croyance.
N'est-ce pas la travestir par des substituts qui arrangent nos consciences paresseuses et étriquées...
La croyance est certitude et répétition, la Foi c'est le doute et la créativité.
La spiritualité cherche les liens entre les choses, relit le sens de l'histoire, des écrits pour mieux en comprendre leurs sens, leurs finalités, c'est la foi sans les croyances.
Elle n'exerce aucun prosélytisme et ne possède pas de rituel particulier, si ce n'est que la lucidité et la conscience en un ordre souverain qui la dépasse...
Si les religions dictent un mode d'emploi, la spiritualité est une recherche constante et libre de la Vérité, du sens et de la connaissance qui se manifeste à la conscience par l'esprit en toutes choses.
La consœur de la spiritualité en philosophie est désignée par le terme de : métaphysique.

La métaphysique

La différence entre Métaphysique et Spiritualité, est d'ordre sémantique, philosophique et historique.
Bien qu'elles partagent le même champ d'investigations, à savoir l'abstrait. L'une comme l'autre, ont perdu du terrain face à la dévaluation ou l'involution de la conscience, par les tenants d'une société matérialiste.
Le terme métaphysique provient du Grec, les premiers philosophes tels que : Anaximandre, Parménide, Thales, Héraclite, Phytagore jusqu'à Platon étaient reconnus comme d'éminent représentant de cette connaissance. Elle va peu à peu subir la séparation en raison de l'avènement du Christianisme et ses nombreux philosophes, Ambroise de Milan, Augustin d'Hippone (Saint-Augustin), Thomas D'AQUIN, etc, pour devenir une scolastique.
Ils se sont accaparé ce sujet et le passage sémantique de métaphysique scolastique deviendra la Théologie.
Lorsque plus tard la science parviendra à s'imposer face aux religions, sa difficulté à démontrer ce qui n'est pas mesurable et invisible, elle reléguera la métaphysique comme une discipline qui ne rentre pas dans son champ de prospection et laisser cette tache aux philosophes religieux.
De ce manichéisme entre religions ou science, le citoyen ordinaire se retrouve amputé et orphelin de ce qui fonde les principes premiers de la création Divine, l'amour et la liberté.
Le dogmatisme des représentants religieux et toutes les aberrations politiques commises au nom du divin créateur ont finie par éloigner tous les partisans d'une certaine spiritualité. La science de son côté, a concentrer sa recherche uniquement sur ce qui est mesurable, est tombée dans une certaine facilité, qu'est l'étude de la matière.
La démarche qu'est d'instaurer une vérité mesurable, identifiable universellement par tous les hommes, est certes louable, mais c'est tomber dans une certaine mesure à son tour dans un dogmatisme qui fut jadis son cheval de bataille.
En raison de cette histoire de lutte de pouvoir, la métaphysique, est condamné à perdre sa crédibilité et probablement son rang d'une vraie science de la connaissance.
La spiritualité, se dispense de la reconnaissance, et poursuit son chemin au coeur de nombreux humains. La spiritualité
Le spiritualiste est profondément ancré dans la foi, une foi authentique, débarrassé de tout fétichisme, superstition et autres illusions enfantines.
Par logique déductive, il apparaît évident que la superstition et le fétichisme relève de la croyance et de l'ignorance, mais rejeter la Foi, par pragmatisme l'est tout autant. La foi est une fonction immuable et inséparable du fonctionnement humain.
En résumé, tous les liens que l'on crée entre le monde relatif avec celui de l'absolu, c'est ce que l'on nommera ou qualifiera d'activité spirituelle...
La spiritualité est notre ESSENCE, notre Élan de vie, notre guide intérieur. C'est par la spiritualité que nous pouvons découvrir cette autre dimension de nous-mêmes. C'est par cette dimension que nous révélons notre humanité, notre partie lumineuse, puissante et grandiose. Qui ne demande qu'à être développée (l'enveloppe est un contenant, elle serait totalement inutile, sans la lettre qu'elle renferme).
La spiritualité donc, notre essence ou moi véritable, est un territoire inconnu par notre ignorance et notre vision axé sur l'égocentrisme.
C'est un continent en nous et il faut explorer cette partie qui nous est inconnue.
À l'image de la découverte des continents dans l'histoire par l'homme, cet exemple d'Alain Boudet, illustre parfaitement le sujet :
Imaginez que vous vivez en Europe avant la "découverte" de l'Amérique. Vous connaissez bien l'Europe, ses habitants, ses coutumes, mais vous vous demandez s'il existe vraiment des terres au-delà de la mer. Certains affirment qu'il n'y en a évidemment aucune, car cela ne peut pas exister, sinon, tout le monde le saurait. Ils se moquent de ceux qui croient que ces terres sont bien réelles et qui rêvent de s'embarquer pour les découvrir. Ils les jugent naïfs, fous ou prétentieux. Peut-être, êtes-vous de ceux qui ignorent les railleries et suivent l'appel du cœur sans se soucier du : qu'en-dira-t-on ?
Vous êtes de ceux qui pensent que la meilleure façon d'avoir une réponse aux interrogations, est de se rendre compte soi-même en allant, voir.

De la même façon, nous pouvons découvrir notre pays intérieur, notre essence, par l'exploration, l"écoute et l'observation de soi.
Par observation ici : il s'agit de l'observation de soi pendant que l'on fait quelque chose en temps réel. Un geste, un acte, une attitude, etc... et s'analyser durant cet instant, c'est ce que l'on définit par le terme : lucidité ou présence à soi.
Faire quelque chose ce n'est pas seulement de diriger son attention sur l'aspect technique de faire, mais c'est le pour quoi en tant que finalité, que réside l'intérêt de la question.
La spiritualité est une discipline qui sacralise, donne du sens à toutes choses, c'est par elle que la notion de valeur existe. Une valeur attribuée par discernement de la conscience et la connaissance. Elle restitue pour chaque chose sa place, sans rejet, ni séparation, car elle s'appuie sur le principe qu'est l'amour, celui qui unifie et qui est un don en tout un chacun.
Être conscient, est à la fois être présent à soi pendant un acte, mais c'est également lui, donner un sens et une valeur.

Citation sur l'intuition

Citations provenant de personnes dont l'influence sur l'humanité ne se démentent pas :

Henri Poincaré : « C’est avec la logique que nous prouvons et avec l’intuition que nous trouvons ».
Albert Einstein : est l’un des génies pour qui l’intuition est la seule chose qui vaille.
Pour lui, « l’esprit intuitif est un don sacré et l’esprit rationnel est un serviteur fidèle.
Nous avons créé une société qui honore le serviteur et a oublié le don ».
Toutes ses inventions et découvertes sont parties non de l’intelligence au sens de l'intellect, ni de la raison, mais d’une intuition, donc issue de notre esprit et il est loin d’être le seul à avoir eu le courage et la force de suivre son intuition sans savoir où elle l’aurait conduit.
Archimède, auteur du fameux ‘Eurêka’, Isaac newton ainsi que d’autres, sont partis de leur intuition pour bâtir ce monde au point où l’Académie des Sciences de Paris reconnaît, que : l’imagination et l’intuition sont deux qualités de l'esprit (spirituel) indispensables au chercheur...